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Distribution
Solistes: soprano, ténor (remplacé par soprano), basse,
Choeur (SATB)
Instruments : 2 flûtes à bec, 2 hautbois, basson, trompette,
cordes et b.c.
Destination : Dimanche de la quinquagésime (dernier dimanche
avant Carême)
Première exécution : Leipzig 11-02-1725
Composition
1. Choral: Herr Jesu Christ, wahr’ Mensch und Gott
2. Recitativo (S): Wenn alles sich zur letzten Zeit
entsetzet
3. Aria: (S) Die Seele ruht in Jesu Händen
4. Recitativo + Aria (B) Wenn einst die Posaunen schallen
5. Choral: Ach, Herr, vergib all unser Schuld
l'Ensemble
Dans la lecture de ce dimanche (Luc 18 : 31-43) Jésus
annonce sa passion, après laquelle suivra la guérison de
l’aveugle Bartimée. Quand Jésus vient à passer l'aveugle lui
cria: Jésus, fils de David, aies pitié de moi (Kyrie
eleison, miserere mei). Les deux aspects de cette lecture
ont été mise en évidence par Bach avec insistance dans sa
cantate.
Cette cantate appartient à deux séries annuelles (1724-1725)
de cantates qu’il écrivait. Ce qui est frappant dans ce
cycle, c’est que toutes les cantates sont basées sur un
choral luthérien: elles sont de ce fait nommées ‘cantates
paraphrases de choral’. Bach commence par une mélodie
chorale et par le texte correspondant. Il laisse inchangés
le texte et la mélodie de la première et de la dernière
strophe, tandis que les strophes intercalaires sont traitées
en paraphrases. Ceci confère à la cantate une solide unité.
Le point de départ de cette cantate est un choral de Paul
Eber (1962) qui est écrit pour des funérailles. Le contenu
du premier couplet correspond remarquablement à l’idée
centrale de l’évangile de dimanche, et se rapporte autant à
la passion de Jésus qu’à l’imploration de sa grâce. Dans les
parties suivantes la réflexion s’élève vers la mort et le
jugement dernier, dans l’espoir du pécheur croyant que le
Christ, en cet ultime moment, se tiendra auprès de lui.
les Parties
1. Le choeur d’ouverture est monumental, comme il est
fréquent dans les cantates de Bach. Après la symphonie
introductrice, la mélodie chorale paraît entièrement
représentée par le groupe de sopranos du choeur, cependant
que chacune des voix plus basses intervient dans la première
phrase de manière continue (en valeur de notes raccourcie).
Comme si une mélodie ne suffisait pas, Bach en introduit
encore deux, qu’il y entremêle insensiblement. En même temps
résonne, dès les premières mesures et en notes longues,
l’arrangement que fit Luther de l’Agnus Dei: Christe, du
Lamm Gottes et, aussitôt après, la partition de basse
enchaîne avec la mélodie de O Hampt voll Blut und Wunden
en notes courtes. La manière grandiose dont Bach donne
forme à cette mélodie et à ces rythmes complexes, de façon
que l’on n’y décèle jamais l’apparence d’un petit
chef-d’oeuvre de composition, est évidemment une marque de
son absolue maîtrise.
2 et 3. Un simple (secco) récitatif pour ténor (Was alles
sich zur letzten Zeit) a été profilé en fonction de la
reproduction du texte où, à la fin du mot Ruhe
apparaît une insistance
indiquée par un petit mélisme (d'autant plus frappante que
tout le récitatif se déroule dans un style d'élocution
strictement syllabique), après lequel débute un merveilleux
aria. A mon sens, le coeur de la cantate bat ici (Die
Seele ruht, et également lorsque le corps est porté en
terre). Remarquons encore le tableau musical particulier
lors du mot Sterbeglocken, où les violons en
pizzicati se joignent à la basse pour mimer un tintement de
cloches, caractéristique rhétorique exceptionnelle pour le
baroque: d’ailleurs non dérangeante, car sterbeglocken
rime avec ich bin zum sterben unerschrocken.
4. Dans la dernière partie du chant la basse vient à
l’avant-plan dans une section où Bach emmèle des fragments
de récitatif et d’aria (très inhabituel), bien entendu
totalement en fonction d’une rigoureuse interprétation du
texte. Les premiers mots Wenn einstens die posaunen schallen
annoncent l’entrée de la trompette, qui peut aller jusqu’à
une allure de fanfare. Le caractère effrayant de l’évènement
est clamé par les instruments, mais le chantre croyant ne se
laisse pas désarçonner. La certitude dans sa foi, qui fera
de l’homme un enfant de Dieu lors du jugement dernier, le
tient debout.
5. Cette tranquille certitude caractérise également le
choral final, où Bach avec beaucoup de soucis du détail
accentue encore quelques mots. Remarquons l’accélération du
mouvement lors de wacker et les superbes accords lors
de einschlaffen. Chaque détail est l’objet d’une
attention, sans qu’une confusion ne s’introduise dans la
ligne directrice.
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texte
1. Coro |
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Dick Wursten (dick@wursten.be)
